Route de la soie

La route de la soie était un réseau de routes commerciales entre l'Asie et l'Europe allant de Chang'an en Chine jusqu'à Antioche, en Syrie médiévale.


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La route de la soie était un réseau de routes commerciales entre l'Asie et l'Europe allant de Chang'an (actuelle Xi'an) en Chine jusqu'à Antioche, en Syrie médiévale. Elle doit son nom à la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie, dont seuls les Chinois connaissaient le secret de fabrication. Cette expression, forgée au XIXe siècle, est due au géographe allemand Ferdinand von Richthofen.

Histoire

Détail des passages Nord et Sud autour du désert du Taklamakan
Les principales routes de la soie entre 500 av. J. -C. et 500 ap. J. -C. (en latin)

Le préhistorien André Leroi-Gourhan considère cette route comme un espace d'échanges dès le paléolithique mais elle n'est évoquée dans des chroniques chinoises qu'à partir du IIe siècle av. J. -C. [1].

Les Grecs puis les Romains commencent à parler du «pays des Seres» à partir du IVe siècle av. J. -C. pour désigner la Chine. Les Romains devinrent de grands amateurs de soie après qu'ils en eurent acquis, vers le début de l'ère chrétienne, des Parthes : ceux-ci en organisèrent alors le commerce. De nombreux autres produits voyageaient sur les mêmes routes : pierres, porcelaine, étoffes de laine ou de lin, ambre, ivoire, laque, épices, verre, corail, métaux précieux et armes dans le sens Ouest-Est , etc.

Xi'an est l'extrémité est de la route de la soie reconnue comme ayant été «ouverte» par le général chinois Zhang Qian au IIe siècle av. J. -C. . Les empereurs Han assiégés par des barbares nomades (les Xiongnu) ont en effet besoin d'alliés et de chevaux, c'est ainsi qu'ils décident d'ouvrir au commerce et au monde extérieur la soie, alors monopole d'état.

Les convois de caravanes partaient de Xi'an, Lanzhou ou Xining et empruntaient le corridor du Gansu puis contournaient par le nord ou le sud le désert du Taklamakan, l'un des plus arides du monde. Ces deux branches principales possédaient différentes variantes, et étaient jalonnées de villes et caravansérails dont les noms et l'importance variaient au fil des temps. Mais toutes ces pistes reliaient entre elles des oasis-forteresses localisées à la périphérie du désert et au pied des hautes montagnes des Tian Shan ou des Kunlun :

À partir de Kachgar et Yarkand, les pistes rejoignaient la Perse ou l'Inde à travers les hautes montagnes de l'Asie centrale (Pamir, Hindū-Kūsh et Karakoram), puis par la Sogdiane (Samarcande, Boukhara, Merv), la Bactriane (Balkh) ou le Cachemire (Srinagar). En réalité, particulièrement rares étaient ceux qui parcoururent l'intégralité du trajet. Marco Polo, son père et son oncle furent de ceux-ci.

Les marchandises venues d'Orient ou d'Occident s'échangeaient dans les oasis, devenues d'importants comptoirs fréquentés par, hormis les commerçants, des pèlerins, des soldats et des espions. Cette région du «Turkestan chinois» était sous la souveraineté théorique de l'empereur de Chine, mais cette domination subissait de habituelles éclipses dues à son grand éloignement ainsi qu'à la difficulté d'y maintenir des garnisons suffisantes.

La route fut aussi utilisée par les pèlerins qui cherchaient à refaire les pérégrinations du Bouddha. Parmi les plus célèbres, on peut citer :

La longueur du parcours, les nombreux intermédiaires, les multiples dangers encourus par les voyageurs sur ces pistes soumises aux incursions de peuples belliqueux (en particulier après la dislocation de l'empire mongol au XIVe siècle, aux attaques des brigands, ainsi qu'à l'extrême rigueur du climat (torride en été et glacial en hiver), rendaient particulièrement chers les produits qui transitaient ainsi entre le bassin méditerranéen et l'Extrême-Orient. Ce fut une des raisons qui incitèrent les Européens à rechercher une route maritime (appelée routes des épices ou «routes des parfums») vers les pays d'Orient[1]. La Route de la soie fut progressivement abandonnée au XVe siècle. De plus la fabrication de la soie s'était progressivement développée en Europe, de sorte que les soies chinoises intéressaient moins les Européens.

Elle fut aussi la voie de diffusion des découvertes chinoises : boussole, poudre à canon, papier-monnaie, imprimerie, etc.

Elle fut aussi la voie par laquelle plusieurs religions étrangères pénétrèrent en Chine : bouddhisme, christianisme nestorien, judaïsme, manichéisme et islam se transportèrent au travers de ces régions jusqu'à Xi'an.

L'art bouddhique, influencé par l'art grec qui était parvenu jusque dans la vallée de l'Indus à la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand, laissa dans de nombreux sites abandonnés plus tard et ensevelis sous les sables du désert, des vestiges redécouverts à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, et qui témoignent des influences culturelles véhiculées au Moyen Âge. Cette région vit ainsi une synthèse unique des influences indiennes, persanes, occidentales et chinoises art dit «sérindien».

Entre 1860 et 1925, cette région fut explorée et fréquemment pillée par des explorateurs et des savants occidentaux au profit des musées de Londres, Berlin, Paris ou Saint-Pétersbourg.

L'apogée de la Route de la soie correspond à l'époque de l'Empire byzantin à l'ouest ainsi qu'à celle qui va des Trois royaumes à la dynastie Yuan dans la zone chinoise à l'est . En plus de la route continentale, les historiens parlent aussi du «trajet de la porcelaine» ou du «trajet de la soie» à travers l'océan Indien. La route continentale diverge entre une route du nord et une route du sud.

Elle évoque un processus assimilable à la mondialisation et est un sujet intéressant pour ceux qui veulent observer un phénomène précoce d'intégration politique et culturelle, causé par le commerce international. Elle maintenait une culture internationale qui liait ensemble des peuples aussi divers que les Turcs, les Tokhariens, les Sogdiens, les Perses, les Byzantins et les Chinois. Elle avait un fort impact d'intégration dans les régions qu'elle traversait sur les tribus qui vivaient jusque là isolées. Ces peuples étaient attirés par les richesses et les opportunités qui se présentaient à eux et devenaient maraudeurs ou mercenaires. Énormément de leurs membres devinrent ainsi des guerriers redoutables, capables de conquérir des cités riches, des terres fertiles et de forger des empires.

Elle a suscité le rassemblement d'États militaires fondés par des nomades de Chine du Nord, amené le nestorianisme, le manichéisme, le bouddhisme et l'islam en Asie centrale et en Chine, provoqua le puissant empire des Turcs Khazars. À la fin de sa gloire, elle contribua toujours à l'établissement du plus grand empire continental de l'ensemble des temps : l'Empire des Mongols, avec ses centres politiques répartis sur toute la route (Pékin en Chine du Nord, Karakorum en Mongolie orientale, Samarkand en Transoxiane, Tabriz à l'ouest de l'Iran, Astrakhan sur la Volga, Bahçesaray en Crimée, Kazan en Russie centrale, Erzurum en Anatolie orientale). Cet empire réussit à unifier ces zones jusque là liées par intermittence par des rapports commerciaux.

Cependant, l'unité politique de cette région ne survit pas à la chute de l'Empire mongol. La culture et l'économie de la région en souffrirent aussi. Les seigneurs turcs prirent l'extrémité ouest de la route à l'Empire byzantin décadent et posèrent les fondations de ce qui allait être plus tard l'Empire ottoman.

Notes et références

  1. Christian Grataloup,  L'Atlas des migrations. Les routes de l'humanité, hors-série Le Monde/La Vie, décembre 2008.

Annexes

Bibliographie

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