Un vêtement est un objet, généralement en tissu, venant couvrir une partie du corps.

Histoire

L'histoire du vêtement englobe deux dimensions :
- l'histoire du costume tout d'abord ;
- l'histoire de la mode en second lieu.

Initialement conçu pour protéger, le vêtement passe d'un rôle d'habitacle (simples peaux de bêtes) à un rôle d'outil lorsqu'il évolue pour favoriser les mouvements puis à un rôle de parure lorsqu'il s'agrémente d'ornements.

Ses évolutions progressives sont aussi liées aux exigences spécifiques qui sont attachées à sa fonction : vêtements de guerre, vêtements de travail, vêtements de sport, etc.

Le rythme de transformation du vêtement s'accélère au cours du XIV^e siècle du fait de l'évolution des techniques et de l'évolution des échanges commerciaux.

Activité initialement particulièrement locale car dépendante des ressources naturelles d'un territoire, la fabrication des vêtements s'inscrit actuellement au cœur de la globalisation économique.

Fonctions

Les fonctions des vêtements sont multiples. Si le linge de corps a pour vocation première de protéger contre les intempéries, il endosse aussi d'autres dimensions, surtout psychologiques, culturelles et sociales.

Intempéries

La fonction de protection contre les agressions du climat est le plus souvent reconnue comme le premier rôle des vêtements, principalement la protection contre les intempéries :

• Froid : les tissus empêchent la circulation de l'air froid sur de la peau, ils évitent par conséquent l'apport d'air froid contre la peau et la fuite de l'air réchauffé par la peau, d'autre part, les fibres des tissus piègent de l'air et l'immobilisent, or l'air immobile a une très mauvaise conductivité thermique (cet effet est utilisé pour les doubles vitrages)  ;
• Soleil : en arrêtant les rayonnements ultraviolets et infrarouges, ils empêchent les brûlures (coup de soleil)  ; les vêtements clairs réfléchissent le rayonnement global et protègent de la chaleur ;
• Précipitations (pluie, neige)  : certains tissus, dits «imperméables», empêchent l'eau de rencontrer la peau. L'eau est un bon caloporteur au contraire de l'air, utilisé par conséquent pour les circuits de chauffage central. L'eau froide ou la neige entraînent par conséquent un refroidissement particulièrement important du corps.

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Pudeur

Les vêtements protègent la pudeur.

Dans de nombreuses cultures, il est mal vu de dévoiler son corps et , dans la majorité, les organes sexuels ne doivent pas être visibles. Les vêtements permettent de distancier le rapport au corps : en l'enveloppant de textiles, ils permettent de dissimuler les réactions primaires et instinctives (comme la chair de poule, l'érection de l'homme) et , permettent par conséquent de faire passer la communication verbale et la réflexion, avant les instincts. D'autre part, la vue des caractères sexuels primaires et secondaires (organes génitaux, fesses, poitrine féminine) provoque fréquemment un désir, une attirance ; masquer ces organes sert à voir chez l'autre un être social avant d'y voir un partenaire sexuel potentiel et , par conséquent ici encore de faire passer le dialogue avant l'instinct.

On peut à ce titre se demander si la pudeur a précédé les vêtements : les cache-sexes d'ethnies vivant presque nues, comme par exemple les étuis péniens d'Océanie ou les pagnes — pourraient le faire penser. A contrario, on peut aussi s'interroger sur le fait de savoir si la pudeur ne résulterait pas plutôt du masquage du corps, rendant la vision de ce dernier inconvenante même quand le temps permettrait de le découvrir — voir par exemple l'arrêté municipal de Deauville de 1996 interdisant le torse nu en dehors de la plage, ou bien les témoignages de pratiquants du nudisme (l'émoi serait créé par le manque).

Séduction

Certains vêtements peuvent avoir un rôle partiellement «mécanique» en étant conçus pour modeler le corps, surtout dans l'objectif de correspondre à certains canons esthétiques. C'est surtout le cas du corset, du bustier, de la gaine ou encore des chemises à épaulettes.

Ainsi, dès l'Antiquité, les femmes se bandent les seins avec une étoffe pour répondre aux critères esthétiques de l'époque^[1].

Cette fonction détourne le rôle lié à la pudeur. A titre d'exemple, certains vêtements sont conçus pour orienter le regard vers les attributs sexuels, les valoriser ou pour simplement les laisser transparaître, les suggérer. On lira à ce sujet l'article sur les décolletés ou celui sur les vêtements moulants.

Classe et signification sociales

Les vêtements sont visibles et porteurs de significations. Ils revêtent une dimension sémiotique : à la fois messages et porteurs de messages. Les vêtements sont fréquemment utilisés pour valoriser celui ou celle qui les porte, ils sont quelquefois le signe de la classe sociale, de la fonction (uniforme de police, de sapeur-pompier, de l'armée).

Ils peuvent aussi former un facteur d'intégration dans un groupe. C'est surtout le cas chez les adolescents, particulièrement influencés par les phénomènes de mode et les marques commerciales.

• Certains vêtements professionnels sont dits à «haute visibilité» (couleur jaune ou orange fluorescent, bandes réfléchissantes) pour que les conducteurs, d'engin sur les chantiers et , de véhicules sur la route, puissent mieux les voir et , par conséquent éviter les accidents.
• A contrario, d'autres vêtements ont pour objectif le camouflage, de rendre difficilement visible la personne dans l'environnement, exemple la tenue de combat des fantassins.

La forme et la couleur des vêtements sont souvent porteuses d'un symbole fort. Ainsi en Europe, les femmes n'ont elles longtemps porté que des robes et des jupes, c'est-à-dire des vêtements laissant symboliquement le «libre accès» à leur sexe. D'ailleurs, l'ordonnance de la préfecture de police de Paris interdisant en 1800 aux femmes de s'habiller en homme (et l'ordonnance inverse promulguée en 1907 par Louis Lépine, interdisant aux hommes de se travestir en femme) n'a jamais été abrogée. En Europe, le noir est la couleur du deuil et , le blanc celle de la pureté, de la virginité, par conséquent la couleur du mariage. Par contre, en Asie, le blanc est la couleur du deuil.

Dans la culture musulmane, il n'y a pas de différence entre la tenue liturgique et la tenue de la vie quotidienne. En islam, la vie religieuse et la vie profane sont bien plus imbriquées l'une dans l'autre, on passe constamment de l'une à l'autre sans aucune transition autre que les ablutions. En effet, la fonction principale du vêtement de la vie quotidienne, c'est de permettre et de favoriser l'accomplissement de la prière.

Protection

Les vêtements ont longtemps joué un rôle de "barrière protectrice".

Dès le XVII^e siècle, les médecins qui soignaient les pestiférés tentaient de se protéger derrière des remparts d'étoffe^[1].

Aujourd'hui, certains vêtements conservent un rôle spécifique de protection surtout contre les risques d'agressions mécaniques et chimiques : lésions, plaies, brûlures... Ce rôle est particulièrement important dans les vêtements professionnels. Ceux-ci forment souvent des équipements de protection individuelle (EPI). C'est le cas des blouses, des bleus de travail, des casques, des tabliers, et , dans les cas extrêmes des armures (dont les gilets pare-balles).

En contribuant à la propreté du corps, certains vêtements participent enfin à l'hygiène individuelle et aide surtout à lutter contre la saleté extérieure, la transpiration et les mauvaises odeurs.

Typologie

Culture occidentale contemporaine

Pour la majorité des vêtements l'usage est de distinguer les hauts (Chemise, Chemisier, T-shirt, Gilet) et les bas (Jupe, Minijupe, Pantalon).

Cependant, certains vêtements se considèrent par ensemble : pour une tenue habillée : complets pour les hommes, tailleurs ou robes pour les femmes. Il existe d'autres ensembles comme les uniformes scolaires, les vêtements militaires (treillis ou uniforme), les vêtements de sport...

Enfin ne font pas partie des vêtements mais composent l'habillement : les chaussures et les accessoires de mode (écharpes, couvre-chef, bijoux, etc. ).

N'oublions pas non plus les sous-vêtements.

Culture occidentale historique

Capuchon Carmagnole Casaquin Charlotte Collerette Corset Costume ecclésiastique Crinoline Esclavine Ferrets

Fraise Hauts-de-chausses Hennin Houppelande Jupon Juste Masque Paramentique Queue-de-pie Redingote

Autres cultures

• Chine : HanFu, QiPao
• Inde (voir aussi Portail Monde indien)  : sari, dhoti, lungi.
• Japon (voir aussi Portail Japon et culture japonaise ou Catégorie :Vêtement japonais)  : geta, hakama, keikogi, kimono, yukata.
• Viêt Nam : áo dài
• Corée : le costume respectant les traditions coréen est nommé hanbok^[2]
• Afrique : Vêtement haoussa (Nigéria)

Vêtements pour enfants

• Lange (voir couche-culotte)
• Turbulette

Economie

Voire les articles détaillés industrie de la mode, industrie textile.

Répartition du prix d'un vêtement

Selon une étude réalisée en 1997^[3], un vêtement vendu 10 euros en magasin n'aura en fait, au maximum, coûté que 3 euros à fabriquer. Le coût se répartirait ainsi :

Matières premières et fournitures	de 8 % à 14 %
Main d'œuvre	de 5 % à 14 %
Frais divers	de 2 % à 3 %
Marge fabricant	de 15 % à 17 %
Marge magasin	de 55 % à 67 %

Economie et éthique

La plupart des produits textiles sont fabriqués dans le Tiers-Monde, et spécifiquement en Asie. Certains matériaux utilisés sont parmi les plus polluants. La culture du coton, par exemple, utilise 28% des pesticides mondiaux, tandis qu'il ne représente pas plus de 2, 5% des terres cultivées. Qui plus est , les conditions de travail et les salaires des ouvriers de base dans cette branche sont fréquemment parmi les plus déplorables, en particulier au regard des profits importants réalisés par les intermédiaires et les marques.

La mode a une responsabilité dans les principaux enjeux sociaux et environnementaux. En Europe et au Canada, des créateurs ont pris conscience de ces enjeux et proposent des créations plus respectueuses de l'homme et de l'environnement. (Misericordia, les baskets Veja, Ideo)

Pratique

Tailles

On classe les vêtements par leur taille. On peut distinguer les tailles adultes des tailles enfants.

Entretien

Bibliographie

• Bailleux, N. et Remaury, B., Modes et vêtements, Paris : Gallimard, 1995.
• Barthes, R., Système de la mode, Paris : Le Seuil, 1967.
• Boutin-Arnaud, M. N. et Tasmadjian, S., Le Vêtement, Paris : Nathan, 1997.
• Godart, F., Sociologie de la mode, Paris : La Découverte, 2010.
• Monneyron, F., La Frivolité principale. Du vêtement et de la mode, Paris : Presses Universitaires de France, 2001.

Notes et références

Voir aussi

• L'Habit, commune française, localisée dans le département de l'Eure et la région Haute-Normandie.

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