Dentelle

Une dentelle est un tissu sans trame ni chaîne, le plus souvent en fil de soie, lin, nylon ou fibres plus riches selon les cas, exécuté par les dentelliers à la main ou à la machine, avec points identiques ou non formant un dessin, à bords dentelés ou non.


Catégories :

Art textile - Textile

Chanoine au XIXe siècle en Flandres
Voile de la collection Royale
Blœmenwerk
Dentelle aux fuseaux (Vosges)
Chemisier en dentelles de Bruxelles (portrait photographique de Dorothy Riso Hove).

Une dentelle est un tissu sans trame ni chaîne, le plus souvent en fil de soie, lin, nylon ou fibres plus riches selon les cas, exécuté par les dentelliers (ères) à la main ou à la machine, avec points identiques ou non formant un dessin, à bords dentelés ou non.

Historique

Il n'existe aucune information précise des dates et lieux originels de la dentelle. Il est cependant admis qu'elle aurait vu le jour au XVIe siècle, dans la région de Venise. Initialement appelée passementerie (1539). Apparaît pour la première fois sous le mot "dentelle" (c'est-à-dire "petites dents") en 1545, dans l'inventaire de la dot de la sœur de François Ier.

Initialement apanage des hommes, la dentelle s'utilisa par les femmes dès le XVIIe siècle. Au XIXe siècle, Napoléon Ier la réserva au vêtement féminin[1].

En France, les premières manufactures datent du XVIIe siècle à l'initiative de Colbert. Les métiers mécaniques sont apparus vers 1820.

Utilisation

Différentes techniques de fabrication

Différents styles de dentelles

Les dentelles produites par la plupart de régions françaises ou flamandes ont développé des spécificités uniques à chacune d'entre elles :

Industrie de dentelle mécanique à :

L'ère de la dentelle mécanique

Au cours des siècles passés, les deux régions prédominantes de la production de dentelles, tant pour la renommée que la production, furent la Haute-Loire et le Nord-Pas-de-Calais. À l'orée de la révolution industrielle, ces deux régions, dont le savoir faire était le fruit d'une tradition manuelle séculaire, ne furent néenmoins pas dépassées et surent s'adapter à l'évolution mécanique.

Métier de dentelle de 1920.

C'est en 1809, dans les environs de Nottingham, que John Heathcoat, un tout jeune mécanicien, inventa le premier métier à tulle composé d'un dispositif à bobines et charriot. Le brevet fut rapidement déposé. Les douanes françaises de l'époque ne permettaient pas le commerce avec l'Angleterre : cela n'empêcha pour tout autant pas l'exportation des métiers, qui arrivèrent sur le sol français en pièces détachées et en toute illégalité ! Ce qui explique leur concentration dans le Nord-Pas-de-CalaisSaint-Pierre-lès-Calais fut la première ville (1809) à posséder un métier mécanique, suivie par Caudry en 1820.

En 1830, un certain Leavers proposa d'allier la technique Jacquard au procédé mécanique de John Heathcoat, et c'est ainsi que d'un métier à tulle on a pu évoluer vers un véritable métier à dentelle, servant à réaliser avec une liberté totale l'ensemble des motifs imaginables. Ce sont d'énormes machines pesant plusieurs tonnes, au vacarme assourdissant contraignant les ouvriers à porter des protections auditives. Il est aussi manifeste que ce changement marque aussi le passage de la dentellière aux mains agiles à l'ouvrier aux épaules robustes, car pour faire fonctionner de tels monstres une grande force physique est indispensable. Dix-sept étapes faisant appel à dix-sept savoir-faire différents sont nécessaires pour passer de l'idée au produit fini.

La Haute-Loire, aussi grande région de la dentelle française, rencontra son apogée au XVIIIe siècle et , au XIXe, occupe 120 000 personnes. Le chemin vers la production mécanique dans cette région ne suivit pas le même tracé. Le point de départ est l'invention en 1748, par Thomas Wadford, du métier à tresser, dont on trouve des traces postérieures en Allemagne. Le principe de fonctionnement consiste en un tressage en forme de tube d'un réseau de fils autour d'une âme de matière variable (textile ou non). Perrault de l'Aigle importa d'Allemagne en France la première de ces inventions en 1785. Il s'agissait par conséquent d'un métier à tresser, composé d'onze fuseaux que le Français perfectionna à treize et dont il déposa le modèle au Conservatoire national des arts et métiers.

Au XIXe siècle, l'industrie du passement était prospère mais la route toujours longue pour atteindre les métiers définitifs. Si, en 1880, c'est un Allemand, M. Büsche, qui mit au point un métier à fils, c'est en France, en 1872, qu'Eugène Malhère, ingénieur à Condé-sur-Noireau dans le Calvados, inventa le métier circulaire à dentelle équipé d'un appareil à disques. En 1886, il présenta le premier métier à tisser «un fil» qui prit part à l'Exposition universelle de 1889. Le modèle fut déposé par ses fils le 11 mai 1894 sous le numéro 238.461.

Si les deux types de métiers fonctionnent sur des principes différents, ils permettent tous deux d'avoir une qualité de dentelle extrêmement fidèle aux modèles manuels et une finesse inégalée.
Il est aussi bon de savoir que ces métiers sont actuellement classés patrimoine national.

La dentelle actuellement

Actuellement, la Haute-Loire et le Nord-Pas-de-Calais sont toujours les deux grandes régions de la dentelle en France. La Haute-Loire compte une dizaine d'entreprises d'une centaine de salariés, possédant cent à cent-cinquante métiers. Ils datent en majorité des années 1920 et 1930 et peuvent être composés de 32 à 96 fuseaux. Les usines fonctionnent à plein régime jour et nuit.

Le marché de la dentelle n'est que particulièrement faiblement lié à l'acheteur spécifique : elle est principalement reconnue comme une matière première, qui est acquise pour entrer dans la composition d'un produit fini. C'est par conséquent en premier lieu l'industrie du vêtement qui est le premier acheteur de dentelle, à la tête de laquelle on trouve les maisons de haute couture. Les deux leaders mondiaux du marché de la dentelle ne doivent leur position qu'à la renommée qu'ils ont su se bâtir dans le milieu de la mode. C'est un choix stratégique non négligeable dans la mesure où il consiste à concentrer ses efforts dans une optique de scrupuleuse qualité, quitte à ne pas afficher des prix bon marché.

L'entreprise Solstiss, basée à Caudry dans le Nord, est née de l'association en 1974 de quatre dentelliers. Héritiers d'un savoir-faire centenaire, ces quatre maisons recoupaient des spécialités différentes ce qui permit une véritable complémentarité.

Sens dérivés

Le terme sert à désigner aussi par extension tout ce qui est délicat ou non :

Notes et références

  1. M. N. Boutin-Arnaud, S. Tasmadjian, Le vêtement. Paris : Nathan, 1997, p. 78. (ISBN 2-09-182472-0)

Voir aussi

Liens externes

Recherche sur Google Images :



"une dentelle"

L'image ci-contre est extraite du site ecole.lambda.free.fr

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (792 × 895 - 359 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :



Principaux mots-clés de cette page : dentelle - métiers - fil - mécaniques - région - calais - xix - première - haute - fuseaux - points - france - motifs - françaises - loire - nord - savoir - premier - grande - soie -


Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Dentelle.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 16/11/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu