Délainage
Le délainage est une technique qui consiste à traiter les peaux de moutons pour séparer la laine du cuir sans abîmer le cuir, par le procédé dit : procédé de l'échauffe.
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- ... Le délainage est une opération intégrée, de préparation, pour les industriels.... On pensait que la laine des peaux mortes ne pouvait être... (source : blogtatiana.over-blog)
- ... Même si l'industrie du délainage est en gros déclin, elle n'handicape... d'autres produits en plus de la laine, comme les peaux, le fil, ... (source : ladepeche)
- Le délainage est une activité qui consiste, a séparer la laine du cuir à partir des peaux de moutons abattus pour la boucherie ou pour cause de sécheresse, ... (source : ateliercuir)

Le délainage est une technique qui consiste à traiter les peaux de moutons pour séparer la laine du cuir sans abîmer le cuir, par le procédé dit : procédé de l'échauffe.
Cette industrie fit, à la fin du XIXe siècle, la renommée de Mazamet qui comptait en 1900 une cinquantaine d'usines de traitement des peaux œuvrant pour le monde entier. Les eaux de L'Arnette, rivière qui coule à Mazamet, possédent des propriétés (absence de calcaire) qui permettaient de réaliser ce délainage dans des conditions optimales. [1]
Enfin, si le terme délainage n'a pas été découvert à Mazamet, par contre, ce sont bien les industriels mazamétains qui ont mis au point le procédé de l'échauffe.
Procédé de l'échauffe
C'est en voyant la laine se détacher de peaux de moutons pourries que les industriels mazamétains, l'ont mis au point.
Ce procédé consiste à faciliter une fermentation de la peau de mouton qui va permettre l'ouverture des pores et ainsi, la libération de la laine ou du poil. Il se divise en plusieurs étapes :
- Le trempage
C'est la toute première phase du délainage.
La peau de mouton de par sa constitution, est particulièrement sale et saturée d'impuretés. De plus pour éviter tout effet de pourrissement, lors de leur stockage dans les containers, les balles aux départs de peaux sont salées, avec du gros sel.
Alors dès que ces peaux arrivent à l'usine de délainage, c'est le grand bain. Et pour ce trempage un bain d'eau simple, mais non calcaire, suffit.
- Le sabrage
À la suite du trempage, la peau, toujours humide, va passer dans la machine à sabrer.
Cette machine se compose d'une grille métallique et d'un rouleau garni de lames verticales. C'est entre les deux que la peau va poursuivre son chemin. Cette opération a pour but de séparer le poil longitudinalement (le peigner).
Mais le souci de nettoyage de la peau est une constante. C'est pour cela que cette machine à sabrer est aussi équipée d'un jet d'eau particulièrement puissant qui se situe après le rouleau. Son rôle est d'éliminer une partie de la saleté accrochée aux poils ainsi qu'à la peau.
À l'issue de cette deuxième phase, la laine est nommée laine lavée à dos, tout simplement parce la laine est toujours sur la peau.
- Le re-trempage
C'est la troisième phase du délainage.
Cette fois-ci le délaineur va retremper la peau dans un bain contenant un catalyseur. Il s'agit ici d'en accélérer l'ouverture des pores et de permettre légèrement plus tard de libérer les précieux poils.
- L'étuvage
Quatrième phase du délainage. Et phase particulièrement critique.
En effet l'étuvage est une opération particulièrement surveillée. Pour cette opération capitale, ont place les peaux sur des rayonnages, laine vers le bas, dans des étuves à 37° C.
Par la suite le Maître Laineur vérifie l'avancée de la fermentation, régulièrement, l'ensemble des deux heures, même si ce temps peut fluctuer suivant les types de peaux (moutons, vachettes etc. ). Pour ce faire il tire sur le poil. Dès que ce dernier commence à se détacher de la peau, il l'envoie au Pelage.
En fait ce processus n'est qu'une fermentation particulièrement surveillée. De plus la fermentation change d'une peau à l'autre même si les peaux en question ont été positionnées dans l'étuve en même temps. C'est ce qui va jouer sur leur qualité. Ainsi quand elles seront délainées et séchées, elles seront triées par qualité avant d'être tannées.
On mesure alors la responsabilité du Maître Laineur.
La conséquence d'une fermentation trop avancée est la détérioration de la qualité de la peau, qui la rend impropre au tannage. C'est une perte sèche pour le délaineur.
- Le pelage
Au début de l'épopée du délainage, le pelage était réalisé manuellement par les Peleurs, à l'aide du couteau de pelage.
Ce procédé vient par conséquent après l'étuvage et consiste à séparer définitivement le poil de la peau.
Le peleur était debout, arc-bouté sur son outil de travail : le banc de pelage.
Une extrémité de ce banc reposait à même le sol et l'autre, était relevée par un croisillon de bois, de manière à ce que le ventre du peleur puisse s'appuyer dessus. Cela permettait à l'ouvrier peleur de coincer le haut de la peau sous son ventre. Il ne lui restait plus qu'à prendre le couteau de pelage entre ces deux mains ainsi qu'à peler la peau, pour arracher la laine dans un mouvement descendant. C'était un travail extrêmement contraignant.
Aujourd'hui, le travail du peleur est entièrement automatisé grâce à des machines particulièrement performantes.
- Le lavage à fond.
À l'issue de la phase de pelage, la peau et la laine sont par conséquent scindées.
La peau est séchée et donne le cuirot, qui sera envoyé à la mégisserie.
La laine, de son côté, est toujours assez graisseuse, depuis l'opération de sabrage aucune opération de lavage n'a été effectuée. Le suint est toujours sur le poil.
Pour l'éliminer, on trempe la laine dans un bain de soude concentrée et de savon. Elle en ressort totalement dégraissée et prête aux opérations de peignage et de teinture.
C'est cette laine qu'on nomme laine lavée à fond.
À partir de là, ce sont les usines de textiles qui prennent le relais. Elles étaient assez nombreuses à Mazamet, mais en particulier particulièrement présentes dans le pays castrais ainsi qu'à Labastide Rouairoux, à une vingtaine de kilomètres de Mazamet. Mais la plus grande partie des stocks de laines étaient vendus à l'étranger, en Angleterre et dans les grands centres textiles car la renommée de Mazamet était particulièrement importante : on pouvait trouver l'ensemble des qualités de laine en provenance de l'ensemble des continents (Argentine, Australie, Afrique du Sud) et particulièrement rapidement. Voilà pourquoi, au XXe siècle, Mazamet fut nommé Centre mondial du délainage.
Note
- Esclarmonde ou la légende du peigne d'or, de Francine Guéné aux éditions de l'Hydre.
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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 16/11/2010.
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