Dentelle du Puy

La dentelle du Puy est une dentelle venant de la ville du Puy en Velay.


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  • ... le carreau de dentellière et les fuseaux n'avaient par conséquent rien à faire sur ... mais je confirme que la dentelle du Puy est vraiment une petite... (source : dentelle-et-papillon.over-blog)
  • Les dentellières glissaient quelquefois dans le décor un crin de cheval pour lui.... La dentelle du Puy est célèbre pour son point dit “de Cluny” en soie noire... (source : lechineur)

La dentelle du Puy est une dentelle venant de la ville du Puy en Velay.

Elle prend ses racines au XVe siècle, Le Puy-en-Velay était alors à cette époque là un haut lieu de pèlerinage de la chrétienté. La ville attirait aussi de nombreux commerçants et colporteurs, ce qui permit l'essor de la dentelle.

Malheureusement un arrêt du parlement de Toulouse, prohibant le colportage au début du XVIIe siècle, lui porta un rude coup. Mais grâce à Saint François Régis, jésuite, cet arrêté fut révoqué. C'est aussi grâce à lui que la dentelle est connue jusqu'en Espagne et même dans le nouveau monde. Sous Colbert comme partout en France c'est l'apogée. Au Puy en Velay l'enseignement de la dentelle est alors confiée aux béates, congrégation chargée de l'éducation religieuse des enfants. Elles assistaient les prêtres des paroisses dans leurs tâches.

La dentelle du Puy est célèbre pour son point dit Cluny, c'est une dentelle à fils continus exécutée avec des motifs géométriques, agrémentés de points d'esprits.

Ces dentelles étaient en soie noire ou crème. Le fil indispensable aux dentelières venait de Hollande et la soie de Lyon.

Historique

Les origines de la dentelle sont inconnues cependant certains auteurs considèrent le Velay comme le berceau de la dentelle. Certains prétendent que, pendant tout le Moyen Âge, la ville du Puy, départ des chemins de saint Jacques de Compostelle, serait devenue une grande ville de pèlerinage attirant de nombreuses foules, marchands et colporteurs. Ce sont ces derniers qui auraient peut-être introduit la Dentelle en Velay et en auraient enseigné les rudiments. D'autres pensent que c'est au XVIe siècle, comme l'attestent un document trouvé à la Bibliothèque Municipale prouvant que la dentelle était déjà implantée au Puy par la signature d'un dentellier qui en était le propriétaire et tracée dans la page de garde d'un ouvrage de modèles de Vecellio daté de 1592. Au début du XVIIème siècle la dentelle connaît un succès énorme, on la trouve partout, sur les vêtements (cols, manchettes, gants, bottes), meubles, carrosses, etc. L'abus est tel que Louis XIII en réglemente l'usage par quatre édits en 10 ans (de 1629 à 1639). Mais ils ne sont pas respectés bien au contraire l'enthousiasme pour les dentelles et broderies est multiplié. L'édit de 1639, interdisant l'usage de la dentelle sur tout habit sous peine d'amende, repris par le parlement de Toulouse semble avoir eu des incidences sur la dentelle du Puy. Les dentellières du Puy consternées, vont se plaindre auprès du père Jean-François REGIS des Plas, qui ému par leurs réclamations les rassure. C'est pourquoi en 1737, lors de la canonisation du prêtre, elles le prennent pour St Patron.

En 1665, est créé l "Institut des Dames de l'Instruction". Ces femmes, nommées "Béates", propagent la pratique de la religion et la technique de la dentelle dans les campagnes vellaves. Cet institut est créé à l'initiative d'Anne-Marie MARTEL et de l'abbé TRONSON. Anne-Marie MARTEL a constaté que les dentellières apprennent la dentelle au détriment de leur instruction et de l'éducation de leurs enfants. C'est pour pallier ces lacunes que les «Béates» sont envoyées dans chaque village.

Les béates sont des célibataires mi-laïques, mi-religieuses. Logées dans l'"Assemblée" du village, maison construite par les villageois, elles ont pour objectif principal de réunir et de garder les enfants. Elles s'occupent aussi de :

En plus de ces missions, c'est dans sa maison que, les soirs, se rassemblent les hommes, femmes et enfants du village. Lors de ces couviges, les femmes font de la dentelle. Pour subvenir à ses besoins la Béate vend sa dentelle, cultive son potager et reçoit, quelquefois en nature, le prix de ses services.

A la fin du XVIIème siècle, pour favoriser le commerce de la dentelle du Puy, dont l'un des obstacles à son développement est la dispersion de la main-d'œuvre, des intermédiaires, nommées leveuses, s'organisent entre négociants et dentellières. Ces intermédiaires sont fréquemment les seules à connaître les dentellières, elles sont par conséquent libres de fixer le prix d'achat de la dentelle et ceci sans contrainte. Quelquefois les leveuses exploitent les dentellières en leur versant une somme inférieure au prix convenu, sous prétexte de malfaçons ou de salissures. Les leveuses sont des femmes qui habitent le chef-lieu de la paroisse et qui travaillent pour un ou plusieurs négociants qui lui fournissent le fil et les modèles. Elles font ensuite le tour des villages où demeurent les dentellières pour en récupérer le travail. Grâce aux leveuses, qui favorisent les échanges entre les dentellières et les marchands, les quantités de dentelles fabriquées augmentent mais c'est fréquemment au détriment de la qualité. La dentelle du Velay, voit ainsi ses ventes diminuer du fait du peu de variété, du peu de goût dans les dessins, ainsi qu'à cause d'une concurrence grandissante.

Pour lutter contre la concurrence, et satisfaire de nouvelles demandes de la clientèle, les fabricants de dentelle du Velay innovent au XVIIIè siècle en proposant une dentelle en soie naturelle nommées blonde. Avec un dessin plus précis et une technique plus élaborée, les "blondes" sont plus fines et légères ce qui relance le commerce de la dentelle du Puy. La "blonde" est une dentelle facile à exécuter et d'un particulièrement bel effet.

Cependant un ralentissement du commerce dentellier se dessine avec la Révolution qui sera un frein notable au développement de la dentelle qui faillit disparaître. En effet, un arrêté municipal met fin provisoirement à l'activité des "Béates" en déclarant qu'elles "colportaient des œuvres fanatiques nuisant à la République", celles-ci se cachent et les dentellières abandonnent leur carreau.

Après la Révolution, la reprise de l'activité dentellière a mis du temps. Cependant certains événements, tels que l'Exposition Industrielle de Paris en 1802 où ont été primés les modèles présentés par les dentelliers du Puy, révèlent les valeurs et les possibilités de leurs Dentelles. Cet évènement donne un véritable envol à la dentelle du Velay et génère une réaction dynamique chez les fabricants. Ils recherchent la perfection et inventent de nouvelles techniques et de nouveaux modèles (exemple : la Guipure du Puy).

En 1823, on assiste à un renouveau de la qualité grâce à Théodore Falcon qui avec un esprit inventif et un goût raffiné renoue avec l'Art Dentellier. Il a étudié l'art de la dentelle et la façon de travailler des dentellières. Pour concrétiser son idée, il crée en 1838 la première école de dentelle dont le succès fut immédiat et en 1856, un musée de la dentelle. En 1855 une autre école dirigée par les béates et subventionnée par la ville est ouverte : l'école de dentelle des enfants pauvres de la ville. Dans cette école, 100 jeunes filles sont constituées à la dentelle sous la conduite de deux béates.

Vers le milieu du XIXè siècle, jamais la dentelle du Velay n'a été aussi prospère et la fabrication aussi diversifiée. Les élus de la Haute-Loire témoignent de leur intérêt pour la dentelle en autorisant la création en 1858 d'une école de dessin dentellier et en 1862 celle d'une Chambre syndicale de la dentelle. Ces décisions donnent à la dentelle un essor exceptionnel jusqu'en 1876. En effet, de nombreux dentelliers de Paris ou de Normandie, des maisons de haute couture et des dessinateurs envoient leurs dessins pour les faire réaliser au Puy en raison non seulement de la qualification des dentellières mais également et en particulier en raison du faible coût de cette main d'œuvre. On compte à ce moment là jusqu'à 120.000 dentellières en Haute-loire et dans certains départements limitrophes.

Au début du XXème siècle, l'activité des «Béates» qui avait repris est menacée par la loi sur l'Enseignement Primaire mis en place par Jules FERRY et par les lois interdisant l'enseignement des religieuses. C'est ainsi que progressivement les Béates sont remplacées par des institutrices qui n'ont aucune compétence en dentelle. Cette situation entraîne rapidement une baisse de la main d'œuvre dentellière.

Face à cette situation, deux dentelliers ponots, Hippolyte ACHARD et Pierre FARIGOULE, obtiennent de la part de la municipalité en 1903, la création d'une section dentellière à l'école pratique du Puy (qui a pour but d'apprendre à faire des dessins). Le directeur en sera le peintre J. CHALEYE. Enfin deux députés, l'un de la Haute-Loire et l'autre du Calvados, font voter une loi pour «créer l'apprentissage professionnel de la dentelle à la main, dans les écoles primaires de filles des départements où la fabrication est d'usage et dans les écoles normales d'institutrices de ces mêmes départements». Cependant, il est complexe d'appliquer ce texte car il n'y a plus d'éducateurs spécialisés. Pour mettre en application cette loi, l'école de la "Dentelle au Foyer" est créée au Puy. Les jeunes filles de la campagne y sont accueillies gratuitement pour apprendre la dentelle et pour se peaufiner. Cette école est un succès et sert à réapprendre la dentelle.

La guerre de 1914-1918 modifie profondément les projets de développement. Les hommes partent sur les champs de batailles et les femmes délaissent leur carreau. L'après-guerre n'est guère propice au retour de la dentelle à la main pour quatre raisons majeures :

Johannès CHALEYE, n'acceptant pas la disparition de la dentelle, et pour préserver la tradition dentellière du Puy, crée en 1942, le Conservatoire de la Dentelle dont les buts sont :

En 1960, la mort de J. CHALEYE sonne la fin du conservatoire. Mais ces efforts n'ont pas été vains.

En Février 1974, Mme Mick FOURISCOT fonde le "Nouveau Conservatoire de la Dentelle du Puy" pour maintenir la tradition, la pratique de l'enseignement de la dentelle à la main, sauvegarder le patrimoine dentellier : carreaux, fuseaux, épingles, planches à dentelle, etc.

Lors de la création du Centre d'Enseignement de la Dentelle au Fuseau, rien ne pouvait laisser supposer que le Puy-en-Velay avait été une ville au riche passé dentellier. En effet, la dentelle appartenait au passé et était quasi oubliée. Il ne restait que de très vieilles dames qui croisaient leurs fuseaux dans l'indifférence générale. Plus aucune école n'enseignait la pratique de la dentelle et aucun magasin ne vendait du matériel pour en faire. C'est pour lutter contre cet oubli que Mick Fouriscot avait décidé de créer une association loi 1901, sans but lucratif.

En 1974, enseigner la confection d'une dentelle était, en France, une véritable nouveauté. Depuis sa création, le Centre d'Enseignement connaît un rayonnement national et international extraordinaire et depuis lors des milliers de personnes viennent s'initier à la dentelle en suivant des stages au Puy.

Depuis lors, le Centre d'Enseignement de la Dentelle au Fuseau a augmenté ses objectifs :

Soucieux de mettre à la disposition du public une sensibilisation et une formation à la technique de la dentelle dispensées par des dentellières diplômées avec d'avantage de 20 ans de pratique, le Centre a créé :

Ces cours sont dispensés toute l'année quel que soit le niveau de l'élève. Il suffit de s'inscrire à tout moment de France ou de l'étranger.

Participation à des salons/expositions :

Le Grand «Couvige» international de la dentelle Une fois par an le CEDF organise un rassemblement de dentellières "le Grand Couvige International" ayant pour but de faire découvrir l'art dentellier au public et de réunir les dentellières pour qu'elles puissent exposer leurs œuvres et échanger des informations, des trucs et astuces, etc. Des marchands de toutes nationalités proposent un éventail de modèles et matériels extraordinaires. Le «Grand Couvige» est l'occasion d'un concours "les Victoires de la Dentelle" qui sert à récompenser des œuvres en dentelle réalisées selon un thème proposé.

Le 9 novembre 2006, l'Institut de Recherche, Innovation et Développement des Arts Textiles (IRIDAT) - Centre d'Enseignement de la Dentelle au Fuseau (CEDF) déjà agréés depuis 25 ans à la formation professionnelle, a obtenu du Ministère de la Jeunesse et des Sports, son numéro d'agrément.

Sources et références

ARSAC Jean, La dentelle au Puy : Des origines à nos jours, Le Puy - Editeur : Nouveau Conservatoire de la dentelle - 1975

AVIT P., Manuel pratique pour apprendre à faire la dentelle aux fuseaux - Dentelle du Puy - Editeur : Chambre syndicale des fabricants de dentelles et passementeries de Haute-Loire - 1910

CHALEYÉ Johannes, Méthode d'enseignement de la dentelle aux fuseaux - Editeur : Conservatoire départemental de la dentelle à la main Le Puy - 1946

LAVASTRE Louis, Dentellières et dentelles du Puy - Imprimeur : Peyrillie, Rouchon, Gamon - 1911

ROCHERIEUX Michèle, La dentelle aux fuseaux en Auvergne et Velay : apprendre selon la tradition - éditeur : CRDP Clermont-Ferrand - 1981

THEVENON, Victor, La dentelle du Puy - Editeur : Marchessous - 1921

Voir aussi

Lien externe

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