Manufacture des Gobelins

La manufacture des Gobelins est une manufacture de tapisserie dont l'entrée est localisée au 42 avenue des Gobelins à Paris dans le XIIIe arrondissement.


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Monument historique du 13e arrondissement de Paris - Tapisserie - Art textile - Textile - Organisme fondé en 1601

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La Manufacture des Gobelins sur l'avenue des Gobelins à Paris

La manufacture des Gobelins est une manufacture de tapisserie dont l'entrée est localisée au 42 avenue des Gobelins à Paris dans le XIIIe arrondissement. Elle est créée en avril 1601 sous l'impulsion d'Henri IV, à l'instigation de son conseiller du commerce Barthélemy de Laffemas. Sa galerie, rénovée à partir de la fin des années 1970 pour retrouver sa mission d'origine d'espace d'expositions, fête son 400e anniversaire lors de sa réouverture au public le 12 mai 2007.

Son nom officiel est «Manufacture nationale des Gobelins». Elle dépend de l'administration générale du Mobilier national et des Manufactures nationales de tapis et tapisseries qui regroupe le Mobilier national, la Manufacture de tapisserie des Gobelins, la Manufacture de Beauvais (ateliers localisés à Paris ainsi qu'à Beauvais), la Manufacture de la Savonnerie (ateliers localisés à Paris et Lodève) mais aussi les Ateliers nationaux de dentelle du Puy et d'Alençon.

Histoire

Plan de Paris en 1867 : la manufacture, au centre de l'image, est localisée le long de la rive droite de la Bièvre.

La première mention d'un Gobelin date du mois d'août 1443, lorsque Jehan Gobelin, probablement venant de Reims d'une famille qui paradoxalement ne fabriqua aucune tenture, prit à loyer une maison rue Mouffetard à l'enseigne du cygne et quatre ans plus tard établit sur les bords de la Bièvre, coulant en ce temps là à ciel ouvert, un atelier de teinture. Jehan Gobelin était par conséquent, vers le milieu du XVe siècle, un teinturier de laine reconnu pour ses rouges à l'écarlate, installé prés d'un moulin sur la Bièvre, dans le faubourg Saint-Marcel, qu'on baptisa «Moulin des Gobelins» à cause de l'importance de sa descendance; alliée aux Le Peultre ainsi qu'aux Canaye, celle-ci continua pendant un siècle et demi à y peaufiner l'industrie tinctoriale à tel point que la réputation des Gobelins éclipsa par conséquent celle des autres teinturiers, au point que la rivière et le quartier prirent leur nom dès le XVIe siècle.

En avril 1601, la tapisserie façon de Flandres fait son apparition quand Henri IV fait installer dans «une grande maison ou antiennement se faisoit teinture» Marc de Comans et François de la Planche, tapissiers flamands associés depuis le 29 janvier 1601. En 1629, Charles de Comans - ou Coomans - et Raphaël de la Planche - Van den Plancken - succèdent à leurs pères. Après leur démission, le roi Louis XIII leur donne la permission d'exercer séparément leur monopole le 30 juillet 1633 et Charles reste à la tête des Gobelins - suivi par ses frères Alexandre (début 1635) et Hippolyte (en 1651) - alors que Raphaël part s'installer dans le faubourg Saint Germain.

Louis XIV visitant la manufacture des Gobelins avec Colbert en 1667.

Reprenant pour le compte de Louis XIV le plan mis en œuvre par Henri IV, Colbert incite peu avant 1660 le hollandais Jean Glucq à importer en France un nouveau procédé de teinture écarlate nommé «à la hollandaise». Ce dernier se fixe définitivement en 1684 dans une des maisons de l'ancienne folie Gobelin qu'il achète et embellit après avoir obtenu des lettres de naturalité.

Appréciant la qualité des productions de l'enclos des Gobelins, Colbert réussit à convaincre Louis XIV de donner les moyens nécessaires au lustre censé glorifier la monarchie. Voulant donner une toute autre organisation à l'œuvre d'Henri IV, il ne renouvelle pas à Hippolyte de Comans la concession en 1661 : il emprunte afin d'acheter le 6 juin 1662, à l'emplacement de l'ancien Clos Eudes de Saint Merry, l'hôtel des Gobelins (environ 3, 5 hectares, maintes fois agrandi jusqu'en 1668) et regrouper autour l'ensemble des ateliers parisiens mais aussi celui créé à Maincy par Nicolas Fouquet. Ainsi nait la Manufacture royale des Gobelins qui dépend du surintendant des bâtiments et est soumise par lui à l'autorité du premier peintre du Roi, Charles Le Brun, lequel, appelé officiellement en 1663, a ensuite sous ses ordres des équipes entières d'artistes «bons peintres, maîtres tapissiers en haute lisse, orfèvres, fondeurs, graveurs lapidaires et ébénistes…» Il cumule par conséquent la direction de la Manufacture des Meubles de la Couronne.

C'est ainsi qu'incluse dans la Manufacture des Meubles de la Couronne, la Manufacture des Gobelins reçoit de l'édit royal de novembre 1667 son organisation définitive, d'importants avantages étant octroyés à ses habitants : exemption d'impôts, renoncement au droit d'aubaine, entretien des apprentis choisis. Charles Le Brun y déploie jusqu'à sa mort le 12 février 1690 une prodigieuse activité, en implantant les premiers travaux de haute lisse - 19 tentures (197 pièces) et 34 en basse lisse (286 pièces) - les œuvres de la Manufacture, conçues pour l'ameublement des Maisons royales ainsi qu'aux présents diplomatiques, acquièrent par leur magnificence une réputation internationale qui subsiste trois siècles plus tard. Différents successeurs tels Pierre Mignard et Robert de Cotte continuent et développent le dessein de Le Brun.

En 1674, Jean Glucq épouse Marie Charlotte Jullienne, sœur d'un fabricant de drap et teinturier connu auquel il s'associe, François Jullienne, qui possède de son côté un secret pour le bleu de roi. Jean Jullienne, neveu de Marie Charlotte, seconde ensuite son oncle François à la direction des manufactures royales de draps fins et teintures de toutes couleurs, façon d'Angleterre, d'Espagne et de Hollande. Ces deux établissements privés, mitoyens de la Manufacture royale des Gobelins, sont réunis en 1721 par Jean de Jullienne, admis conseiller honoraire de l'Académie royale de peinture et de sculpture au premier jour de 1740 et devenu célèbre comme mécène (Watteau, Pater, Lancret, etc. ), amateur et collectionneur. Sa teinturerie, fréquemment confondue avec l'Hôtel royal des Gobelins à cause de l'estampille royale (qu'autorisent les privilèges) dont sont pourvues ses productions, périclite vers 1804. En montrant les installations de la produit Jullienne, certaines des planches qui illustrent le traité de l'art de la draperie de Duhamel du Monceau sont semblables à celles de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert relatives aux Gobelins.

Détail de la Danse des nymphes, tapisserie de la Manufacture des Gobelins, XVIIe siècle.

À partir du 9 décembre 1689, l'orfèvrerie royale est fondue à la Monnaie et durant cinq mois on voit détruire «ces précieux ameublements dont l'art surpassait la matière» ; des difficultés financières ralentissent les travaux puis obligent à congédier les ouvriers en avril 1694. Seuls les plus habiles artistes achèvent leurs chefs-d'œuvre, les autres s'enrôlent à la guerre après laquelle, les ateliers rouverts en janvier 1699, on ne produit plus que des tapisseries aux Gobelins, nom qu'on leur attribue par conséquent.

Jules Hardouin-Mansart remet en marche l'établissement en confiant la direction jusqu'en 1782 à plusieurs architectes contrôleurs des bâtiments du Roi, dont le plus célèbre est Soufflot. Mais dès le milieu du XVIIIe siècle, la Manufacture connait de graves difficultés financières qui vont en s'aggravant, le Trésor ne pouvant payer les commandes royales aux entrepreneurs, alors au bord de la faillite ; à cette crise financière s'ajoute une crise artistique, malgré la nomination de Jean-Baptiste Pierre, premier peintre du Roi. Une réorganisation en mai 1791 évite la ruine mais le fonctionnement demeure complexe au cours de la Révolution. Le règne de Napoléon donne un regain de vie, la Manufacture ne œuvrant plus que pour l'Empereur qui souhaite que ses productions soient «le principal ornement des Maisons Impériales». Quatre-vingt à quatre-vingt-dix ouvriers répartis entre les ateliers de haute et basse lisse relatent alors l'épopée impériale selon les tableaux historiques de David, Gros, Meynier, Girodet-Trioson… tout en répliquant aussi les portraits de l'Empereur et de sa famille. La Restauration fait reprendre les portraits de la fin du règne de Louis XVI et le Second Empire les portraits de Napoléon III et de l'impératrice.

En 1665, l'atelier de teinture est officiellement organisé par Colbert ; la teinture est alors réalisée avec colorants naturels d'origine végétale (gaude, garance, indigo) ou animale (kermès, cochenille). La teinture des laines et des soies se fait désormais exclusivement au moyen de pigments synthétiques. On teint toujours à l'écheveau mais les cuves en bois ont été remplacées par des cuves en inox. Entre 1824 et 1883, les expériences du chimiste Eugène Chevreul, directeur du laboratoire des teintures, permettent de diminuer de moitié le nombre des couleurs qui étaient jusque-là nécessaires au lissier. Il élabore une véritable grammaire des couleurs et des lois du contraste simultané. Son cercle chromatique a défini, à partir des trois couleurs de base 72 tons et 14 400 coloris. Actuellement un nouveau dispositif nommé N. I. M. E. S. prend en compte l'apport des nouvelles technologies.

En 1825, les métiers de basse lisse sont envoyés à Beauvais, les tapisseries dorénavant tissées exclusivement en haute lisse. Localisée pendant deux siècles au pied de la colline de Chaillot, une ordonnance de Charles X du 4 mai 1825 fait s'installer, le 15 février 1826, la Manufacture de la Savonnerie (ateliers de tapis) dans l'enclos des Gobelins dont une partie des bâtiments brûlés le 23 mai 1871 lors de la Commune, est reconstruite en 1914.

Rattachée à l'administration du Mobilier national depuis 1937, la Manufacture nationale des Gobelins tisse toujours des tapisseries pour décorer des édifices publics en faisant appel à de nombreux artistes (Paul Cézanne, Jean Arp, Fernand Léger, Alexander Calder, Jean Picart le Doux, Yves Brayer, Sonia Delaunay, Jean Dewasne, Serge Poliakoff, Jean-Paul Riopelle, Zao Wou-Ki, Jean Lurçat, Marcel Gromaire, Joan Miro, Victor Vasarely, Eduardo Arroyo, Gérard Garouste, Louise Bourgeois, Pierre Alechinsky, Matali Crasset, Christian de Portzamparc, Raymond Hains, Jean-Michel Othoniel, Martine Aballéa…), témoignant ainsi des multiples possibilités d'un mode d'expression ouvert à l'ensemble des tendances esthétiques et contemporaines.

Lien externe

48°50′05″N 02°21′10″E / 48.83472, 2.35278

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