La Dame à la licorne

La Dame à la licorne est une série de six tapisseries datant de la fin du XVe siècle, qu'on peut voir au musée national du Moyen Âge.


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Tapisserie - Art textile - Textile - Représentation des animaux dans l'art médiéval - Licorne

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La dame à la licorne - La vue, XVe siècle, laine et soie
La salle où les tapisseries sont conservées

La Dame à la licorne est une série de six tapisseries datant de la fin du XVe siècle, qu'on peut voir au musée national du Moyen Âge (Thermes et hôtel de Cluny, à Paris).

Toutes les tapisseries reprennent les mêmes éléments : sur une sorte d'île, on voit une femme entourée d'une licorne à droite et d'un lion à gauche, quelquefois d'une suivante et d'autres animaux.

Cinq de ces représentations illustrent un sens :

La sixième tapisserie, sur laquelle on peut lire la formule «A mon seul désir» sur une tente, est plus complexe à interpréter[1].

Selon André Arnaud, cartonnier à Aubusson, ces tapisseries auraient été réalisées à partir de cartons du peintre Jean Perréal, dit Jehan de Paris. Selon le catalogue d'une exposition consacrée aux Primitifs français au Louvre en 2004, ce serait plutôt le style du Maître d'Anne de Bretagne (Jean d'Ypres, mort en 1508, ou son frère Louis, tous deux issus d'une lignée de peintres) qui aurait inspiré les cartons des tapisseries[2].

Selon Marie-Elisabeth Bruel, docteur ès Lettres, Attachée de Conservation du Patrimoine, responsable de l'Inventaire au Conseil Général de l'Allier (Auvergne), les six tentures habituellement identifiées comme les cinq sens et "A mon seul désir" représenteraient six des Vertus allégoriques courtoises du Roman de la Rose de Guillaume de Lorris[3], soit respectivement : Oiseuse (la Vue), Richesse (le Toucher), Franchise (le Goût), Liesse (l'Ouïe), Beauté (l'Odorat), Largesse (A mon seul désir).

Origines

Inspirées d'une légende allemande du XVe siècle, les tapisseries dites de «La Dame à la licorne» furent tissées dans les Flandres entre 1484 et 1500. Elles avaient été commandées par Jean Le Viste, président de la Cour des Aides de Lyon. Suite à héritages successifs, elles passèrent des Le Viste aux Robertet, aux La Roche-Aymon, puis aux Rilhac, qui les firent transporter dans le courant du XVIIIe siècle dans leur château de Boussac. En 1835[4], le château fut vendu à la municipalité de Boussac par leur lointaine héritière, la comtesse de Ribeyreix (née Carbonnières)  ; il devint en 1838 le siège de la sous-préfecture de l'arrondissement.

Les tapisseries y avaient été laissées, et ceux qui eurent l'occasion de les admirer et eurent l'occasion d'échafauder les hypothèses les plus incroyables sur leur origine. C'est ainsi qu'on attribua leur réalisation au prince ottoman, Djem, malheureux rival de son frère le sultan Bajazet II, qui, pour échapper à la mort que lui promettait ce dernier, s'était réfugié chez les chevaliers de Rhodes. Ceux-ci l'envoyèrent en France, dans les châteaux de la famille du grand maître Pierre d'Aubusson, et il fut surtout enfermé dans la tour Zizim construite à son intention à Bourganeuf. On a pensé qu'il avait pu séjourner aussi dans celui de Boussac (ce qui n'a jamais été établi). Pour tromper son ennui, il les aurait confectionnées avec l'aide de sa suite. Le nom turc de Djem a été francisé en "Zizim". Suivant d'autres sources, tout aussi fantaisistes, ces tapisseries auraient été réalisées à Aubusson : on sait qu'il n'en est rien.

Entre 1835 et 1840, l'écrivain George Sand, la «voisine de Nohant», figurait parmi les familiers de la sous-préfecture de Boussac et vit plusieurs fois ces tapisseries au château de Boussac, où elles étaient exposées dans les appartements et le bureau du sous-préfet. Elle en parle dans plusieurs de ses ouvrages[5] et dans un article publié en 1847[6]. Dans cet article, George Sand cite huit tapisseries (tandis que six uniquement nous sont connues). Les commentaires qu'elle ajoute à propos de ces tapisseries et de leur relation avec le séjour du prince turc "Zizim" (Djem) à Bourganeuf relèvent cependant de l'imagination la plus fertile. . Et c'est elle , particulièrement probablement, qui en signala l'existence à son éphémère amant, Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, qui visita la région en 1841 et les fit classer au titre des monuments historiques.

La correspondance de Mérimée apporte une précision intéressante à propos des tapisseries : il y en existait d'autres "plus belles, me dit le maire, mais l'ex propriétaire du château - il appartient actuellement à la ville - un comte de Carbonière [sic] les découpa pour en couvrir des charrettes et en faire des tapis"[7]. Reste à savoir si les tapisseries découpées faisaient partie de la suite de la Dame à la licorne, ou s'il s'agissait d'autres tapisseries.

En 1882, la municipalité de Boussac vendit les six tapisseries pour une somme de 25000 francs-or au conservateur de l'actuel Musée national du Moyen Âge, Edmond du Sommerard, mandaté par l'État.

La Dame à la licorne dans la culture populaire

Cette tapisserie a inspiré les auteurs de divers œuvres littéraires, surtout Les Dames à la licorne de René Barjavel et Olenka De Veer  ; La Belle à la Licorne, de Franck Senninger ; À mon seul désir, de Yannick Hænel et La Dame à la Licorne de Tracy Chevalier. Dans ce dernier roman, paru en 1998, Chevalier retrace l'histoire imaginaire de Nicolas des Innocents, miniaturiste à la cour de Charles VIII, choisi par Jean Le Viste pour réaliser les cartons de la suite des tapisseries. À la fin du roman, Tracy Chevalier a ajouté, avec énormément d'honnêteté, deux pages précisant ses sources avec quelques notes (non exemptes d'erreurs) sur les origines et l'histoire de ces tapisseries[8].

Dans les films adaptés des romans Harry Potter, plusieurs tapisseries de la série ornent les murs de la salle commune des élèves de la maison Gryffondor[9].

Dans la série de romans et le dessin animé japonais Gundam Unicorn, on peut apercevoir de façon particulièrement explicite la tapisserie de la Dame à la Licorne, exposé dans le château de la Fondation Vist. Il est aussi fait mention de la citation À mon seul désir.

Notes et références

  1. La thèse d'André Arnaud, exposée dans la Revue de l'Art n° 209 d'octobre 1981, numéro spécial Magie de la tapisserie, soutient que la mystérieuse Dame à la Licorne du musée de Cluny serait Mary Tudor, troisième épouse de Louis XII et sœur d'Henry VIII, qui fut reine de France d'août à décembre 1514. La suivante de Marie sur la tapisserie serait Claude de France, épouse de François 1er. Elle est développée et soumise à discussion sur un site perso : http ://perso. orange. fr/dame. licorne/
  2. Musée du Louvre, Catalogue de l'exposition Primitifs français, Paris, 27 février 2004-17 mai 2004)
  3. Marie-Elisabeth Bruel, "La tapisserie de la Dame à la Licorne, une représentation des vertus allégoriques du Roman de la Rose de Guillaume de Lorris", Gazette des Beaux-Arts, décembre 2000, p. 215-232.
  4. Fabienne Joubert, La Tapisserie médiévale, Paris, 1987, (ISBN 2711820947) , p. 66.
  5. Jeanne (1844), Autour de la Table (1862), Journal d'un voyageur au cours de la guerre (1871)
  6. Voir surtout L'Illustration, 3 juillet 1847 (cité dans George Sand, Promenades dans le Berry, éd. Complexe, 1992 (préface de Georges Lubin), pp. 94-101)
  7. Prosper Mérimée, Correspondance, Paris, Le Divan, 1943 (édition Parturier), tome III, année 1841, p. 94
  8. Voir (en) T. Chevalier
  9. Anecdotes et références pour Harry Potter à l'école des sorciers - SciFi-Universe. Com [SFU]

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes

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