Bogolan

Le bogolan est un tissu teint suivant une technique utilisée au Mali, Burkina Faso, Guinée

L'étoffe

C'est une toile plus ou moins épaisse en coton, filée et tissée sur place et d'une largeur variant de 5 cm à une douzaine (et plus désormais) de cm et vendue en rouleaux. Ces bandes sont cousues bord à bord ainsi qu'à la main pour former des pièces de tissu de dimensions variables. Un tailleur peut ensuite découper un costume dans cette pièce avant que l'artiste en bogolan ne débute son travail.

La teinture

Après une teinture de base obtenue par trempage dans une décoction de feuilles de ngalama (arbre commun entrant aussi dans la pharmacopée africaine) et séchage à plat au soleil, l'artiste structure son dessin à la boue fermentée (bogo) avec l'aide d'un calame ou d'un pinceau. Pour les parties "rouges" (qui vont du rouille au brun), une décoction d'écorce de mpécou (arbre particulièrement coté en pharmacopée) s'impose. Oubliée quelques temps, cette même décoction donnera une teinture kaki. Par la suite, l'obtention des parties blanches de la pièce de bogolan ne se fait plus en frottant ces parties au savon. Un mélange de poudre lessivielle, de chlore et de savon de karité sert de décolorant puissant.

Les symboles du dessin.

Le bogolan est signifiant par nature. Les dessins choisis sont en effet lisibles comme la marque d'identité d'une population, d'un village, mais également d'un artiste surtout, si quoiqu'une femme pourra à coup sûr reconnaitre ses propres productions de bogolan. Comme tout objet d'art africain, le bogolan est un objet puissant : étant en effet teint à base de terre, il est reconnu comme imprégné d'énergie vitale. Outre son utilisation comme textile dans la fabrication des tuniques masculines et des pagnes noués des femmes, on lui attribuait des vertus thérapeutiques et on enveloppait ainsi les jeunes circoncis comme les fillettes excisées.

La ville de San au sud du Mali devient progressivement la capitale du bogolan.

Bibliographie

(en) Pascal James Imperato, African mud cloth : the Bogolanfini art tradition of Gneli Traoré of Mali, Kilima House Publishers, New York, 2006, 103 p. (ISBN 0910385033)
(en) Victoria Rovine, Bogolan : shaping culture through cloth in contemporary Mali, Smithsonian Institution Press, Washington, D. C., 2001, 178 p. (ISBN 1560989424)
(fr) Pauline Duponchel, Collections du Mali : textiles bògòlan, Musée d'ethnographie, Neuchâtel, 2004, 33 p. (ISBN 2880780292)

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