Histoire des indiennes de coton en Europe

L'histoire des indiennes de coton en Europe reflète l'ouverture aux produits nouveaux, importés d'Orient au XVIe siècle puis copiés dans la Suisse...


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  • En Suisse : Glaris, Genève, Neuchatel. Mais également en Angleterre, aux Pays-Bas... Voir toile de Jouy... > histoire des indiennes de coton en Europ (Wikipédia)... (source : labobine.over-blog)
  • Pourtant, les procédés indiens de coloration et de fixation des ... Dès la fin du XVIIIe siècle, les toiles de coton de Manchester, ... Le suisse PERREGAUX, graveur sur cuivre de formation, l'utilise légèrement à Jallieu à ses débuts mais lui... La fin de la prohibition des toiles imprimées en Europe dans la seconde... (source : montmollin)

L'histoire des indiennes de coton en Europe reflète l'ouverture aux produits nouveaux, importés d'Orient au XVIe siècle puis copiés dans la Suisse et l'Alsace protestant au siècle suivant, en premier lieu à la main et ensuite grâce aux premiers procédés d'impression sur textile.

Cette mécanisation et le goût du public pour des étoffes légères, gaies et colorées sont les présages de la révolution industrielle qui démarre vers la fin du XVIIIe siècle dans la région de Manchester avec les premiers entrepreneurs du coton britannique.

Cet événement majeur est précédée par une pré-révolution industrielle, en Suisse, puis en Alsace et en France, où les indiennes de coton permettent de créer des réseaux, de tester des technologies et d'accumuler des capitaux.

Naissent ainsi de grandes entreprises comme la Fabrique-Neuve de Cortaillod, DMC et la Manufacture Oberkampf dès le XVIIIe siècle.

Origine et ouverture à l'Orient : le rôle des Arméniens de Marseille

La communauté arménienne de Marseille, par ses liens avec l'Orient, est la première à importer des Indienne ainsi qu'à initier des artisans locaux à leur reproduction, avec des peintures colorées.

Leur présence amène Jean-Baptiste Colbert à créer en 1669 le port franc de Marseille[1]des Arméniens s'installent à sa demande[réf.  nécessaire], pour apprendre aux Marseillais à peindre les cotonnades. Dès 1664 Colbert créée la Compagnie des Indes orientales. De Pondichéry et Calcutta, 8 à 10 vaisseaux chargés de tissus arrivent chaque année à Lorient.

La grande époque du colbertisme s'achève ensuite et , dès 1672, Colbert entre en demi-disgrâce. Le commerce des indiennes se développe alors plutôt côté néerlandais et anglais.

Le développement de l'impression en Suisse puis en Alsace

L'édit du 26 octobre 1686 prohibe l'entrée en France des toiles de coton, tout comme leur fabrication. Il vise à protéger les tisseurs de soie, laine, lin et chanvre. Mais de nombreux négociants et artisans huguenots, persécutés pour leur religion protestante dès le début des années 1680, s'exilent en Suisse, essentiellement à Genève puis Neuchâtel.

Les réfugiés huguenots Daniel Vasserot et Antoine Fazy, venus du Queyras, dans les Alpes françaises, créent ainsi à Genève les trois premières usines d'indiennes, entre 1690 et 1710.

Les technologies d'impression sur bois gravé essaiment ensuite vers Neuchâtel, avec d'autres émigrés huguenots, et Glaris puis dans toute la Suisse. Le succès des indienneries suisses créé une dynamique économique suisse avec la création de banques[réf.  nécessaire] et la multiplication d'ateliers dans l'horlogerie artisanale ou pré-industrielle.

La fabrication d'indiennes gagne Mulhouse, alors ville alliée aux cantons suisses, en 1746. Samuel Ryhiner, créateur d'une indiennerie dès 1716 à Bâle, a épousé une fille de Mulhouse, qui devient la première capitale européenne du coton, avant Manchester. La ville compte quinze manufactures d'indiennes dès 1768 et contrôle deux-tiers de la production de la totalité France-Alsace dès 1786.

Tandis que Bâle devient le centre d'expertise des indiennes bleues grâce à l'indigo importé des Antilles, la ville alsacienne voisine d'Haguenau devient la capitale de la garance, qui permet de teindre les indiennes en rouge. La croissance de la population d'Alsace peut être en partie expliquée par ce développement technique : Le nombre d'habitant progresse de 170 % en 82 ans, passant de 257 000 habitants en 1697 à 670 000 en 1789.

Une production complexe, clandestine, installée en France par des Suisses

Toute l'Alsace ne fait pas encore partie de la France et les Suisses décident d'aller plus à l'ouest , sur le royaume de France, pour y trouver de nouveaux marchés.

Il faut attendre 1759 pour que des arrêts du Conseil d'État légalisent les indiennes. Ce sont des protestants suisses qui organisent les quatre principales implantations en France, illégalement en 1746 à Marseille, 1754 à Nantes et 1756, près de Bolbec et Rouen en Normandie. Puis légalement, en région parisienne, où en 1760 la toile de Jouy est implantée par des élèves du Bâlois Samuel Ryhiner.

La fabrication d'indiennes est en effet un procédé industriel complexe pour l'époque, qui nécessite une réflexion et une gestion serrée du processus, avec de multiples étapes, dont le lavage à plusieurs reprises des toiles.

La Normandie devient un grand centre de production et la France bientôt un pays de la culture de coton brut, qui s'implante à côté de celle du sucre dans la colonie de Saint-Domingue à partir de 1740, pour approvisionner les fabriques. Moins rentable que le sucre, le coton trouve cependant vite un marché en forte croissance, surtout quand les britanniques vont mécaniser leur industrie textile par une série d'inventions, ce qui dope la demande de coton brut.

Une influence sur la révolution industrielle britannique

Si les historiens s'accordent à dire que la révolution industrielle fut l'œuvre des premiers entrepreneurs du coton britannique, les fabriques suisses, alsaciennes et françaises ont créé en quelques décennies une habitude de consommation chez une partie de la population en Europe.

Cette demande donne un coup d'accélérateur à l'histoire de la culture du coton, qui gagne les plantations du Nouveau-Monde en 1740. Le terrain est prêt pour cette révolution industrielle, dont l'Europe continentale profitera finalement moins que les britanniques, qui s'imposent sur le marché mondial dès les années 1780 grâce à des innovations techniques.

Chronologie de la pénétration en Europe et de la création de fabriques

Sources

Bibliographie

Notes et références

  1. http ://www. mulhouseum. uha. fr/site/ressources_document. php?docId=990460901&fragmentId=5&pa=1&op=1/0/0/0/0/0/0/0/1/0/0/
  2. http ://www. olivier-de-serres. org/selection_menu. php?id_menu=11
  3. http ://nemausensis. ifrance. com/nemausensis/nimes/traucatam. htm
  4. http ://www. mulhouseum. uha. fr/site/ressources_document. php?docId=990460901&fragmentId=4&pa=1&op=1/0/0/0/0/0/0/0/1/0/0/
  5. http ://www. musee-impression. com/collection/xviii. html
  6. http ://www. kœchlin. net/bk/01_10/bk02_02. htm
  7. http ://www. gen-gen. ch/?a=20&p=471&IndID=9100
  8. http ://huguenots-france. org/france/lyon/lyon18/pag27. htm
  9. «Indiennes» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  10. http ://www. memo-online. com/article. asp?ID=REG_NEU_MOD_008
  11. http ://www. mulhouseum. uha. fr/site/ressources_document. php?docId=990460901&fragmentId=2&pa=1&op=1/0/0/0/0/0/0/0/1/0/0/
  12. http ://pedagogie. ac-toulouse. fr/histgeo/monog/albi/revolindustarn/ind1. htm
  13. http ://www. marseille-innov. org/lettre/lettre0304. html
  14. http ://www. yrub. com/histoire/histecœnt2. htm
  15. http ://www. mulhouseum. uha. fr/site/ressources_document. php?docId=990460901&fragmentId=12&pa=1&op=1/0/0/0/0/0/0/0/1/0/0/
  16. http ://www. louverture. ch/material/PRESSE/letemps. html
  17. http ://www. musee-impression. com/musee/visite2. html
  18. http ://www. cairn. info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2001-2-page-245. htm
  19. http ://www. swissinfo. ch/eng/Swissinfo. html?siteSect=201&sid=1041645

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